Notre sentiment d’appartenance à Potton : un appel à la cohabitation et à la communauté

Publié le 4 septembre 2025 à 06:44

Dans le canton de Potton, le sentiment d’appartenance dépasse la simple géographie — c’est une émotion, un rythme, un battement de cœur partagé. C’est le bruit des bottes sur une piste de danse, le crépitement d’un feu de camp après une journée de chasse, le bourdonnement des pneus sur le gravier lorsque les cyclistes franchissent une colline, et le respect silencieux d’un livre lu sous un érable. Pourtant, à mesure que l'essor s’intensifie et que le paysage communautaire évolue, de nombreux résidents de longue date se demandent : où est passé notre chez-nous ?

Une mosaïque d’intérêts, un patchwork d’appartenances

Potton regorge de diversité — non seulement dans sa beauté naturelle, mais aussi dans les passions de ses habitants. Certains trouvent leur place dans les bois, armés d’un fusil ; d’autres dans les rivières et les lacs, avec une canne à pêche. Certains la sculptent sur les sentiers de randonnée, les pistes de ski ou les terrains de golf. D’autres encore se sentent chez eux dans les salles de concert, sur les pistes de danse ou au sein de cercles littéraires. Ces intérêts variés forment une mosaïque vibrante, mais posent aussi une question : comment cohabiter lorsque notre sentiment d’appartenance semble menacé ?

La réponse réside dans l’empathie et la construction intentionnelle de la communauté. Lorsque les activités d’un groupe dominent le paysage culturel, d’autres peuvent se sentir exclus — non par malveillance, mais par omission.

Une histoire qui fait mal : quand chez soi ne l’est plus

J’ai récemment discuté avec une femme qui a grandi à Mansonville et y vit toujours. Elle est entrepreneure, organisatrice d’événements et contribue activement à la région. Pourtant, aujourd’hui, elle organise ses événements dans une municipalité voisine — non par choix, mais parce qu’elle ne se sent plus chez elle dans sa propre ville.

Son témoignage m’a profondément touché. Il ne s’agit pas seulement de logistique ou d’économie — c’est une question d’identité. C’est le déracinement émotionnel qui survient lorsque les lieux que nous aimons ne reflètent plus qui nous sommes.

Les carrefours culturels : bien plus que des commerces

Au fil des années, de nombreux pôles culturels ont discrètement disparu — non seulement à Mansonville, mais dans l’ensemble des Cantons-de-l’Est. Heureusement, quelques entreprises commencent à rouvrir ou à changer de mains, offrant une lueur d’espoir. Pourtant, un lieu en particulier se distingue par son impact durable. Pour certains, il pouvait sembler n’être qu’un bar ou un restaurant. Mais pour d'autres — en particulier ceux qui pêchent, chassent et vivent au rythme de la campagne — c’était bien plus que cela.

C’était une ancre culturelle. Un lieu de rassemblement où tournois de pêche, parties de chasse et soirées country improvisées réunissaient les gens dans la célébration et la convivialité. En vérité, chaque soir avait des airs de soirée country. Sa fermeture n’a pas seulement laissé un vide dans le calendrier — elle a creusé un manque dans l’âme de la communauté. Pour beaucoup, c’était une pierre angulaire de leur identité, un lieu où les traditions n’étaient pas seulement honorées, mais vécues.

Ce n’est pas simplement de la nostalgie. C’est un rappel puissant que les espaces physiques portent une charge émotionnelle. Ils nous relient les uns aux autres, à nos histoires partagées, et aux rythmes de la vie communautaire. Lorsqu’ils disparaissent, le sentiment d’appartenance qui nous unissait peut s’effacer avec eux.

Comment reconstruire?

Reconstruire un sentiment d’appartenance ne relève pas de l'aspiration — c’est avancer avec intention. Cela signifie cultiver le sentiment de communauté, honorer nos racines et accueillir toute la diversité des voix qui composent notre collectivité. Voici quelques pistes pour y parvenir :

  • Conversations communautaires

Créons des espaces accueillants où les résidents peuvent partager ce que « chez soi » signifie réellement pour eux. Ces forums peuvent susciter le dialogue, approfondir la compréhension mutuelle et contribuer à façonner une vision commune de l’avenir.

  • Des événements pour tous

Bien que la municipalité de Potton propose déjà une riche variété d’activités, nous pourrions envisager de réintroduire certains programmes diversifiés autrefois animés par des pôles culturels locaux. 

  • Célébrer notre patrimoine

Des outils comme les circuits historiques interactifs de Potton offrent une manière puissante de renouer avec les récits qui ont façonné notre région. Continuons à explorer et à célébrer l’héritage qui vit dans nos paysages et nos lieux emblématiques.

  • Mettre en valeur les voix marginalisées

Beaucoup, comme cette femme de Mansonville, se sentent ignorés. Il est temps de les réintégrer — non seulement comme participants, mais comme leaders et co-créateurs de l’avenir de notre communauté. Leurs expériences et leurs perspectives sont essentielles pour bâtir un espace qui appartient véritablement à tous.

Un lieu pour tous

La force de Potton réside dans sa capacité à accueillir plusieurs identités à la fois. Mais cette force doit être cultivée. Il faut reconnaître que l'essor, bien qu’essentiel sur le plan économique, peut involontairement transformer le paysage culturel. C’est à nous — résidents, organisateurs, leaders — de veiller à ce que chacun, du local de toujours au visiteur du week-end, se sente à sa place.

Car le sentiment d’appartenance ne dépend pas seulement d’où l’on est. Il dépend de qui l’on peut être, là où on est.

Pour en savoir plus sur le sentiment d’appartenance à un lieu :